Paroisse saint Francois de Sales - Genève
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Mot de la semaine.

Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père,
pour le pays que je te montrerai…
Gn 12, 1

Lundi 26 juin 2017

Photo

Les mots de Dieu à Abraham résonnent avec dureté et inquiétudes. Quitter… Mais pourquoi le Seigneur demande-t-il des ruptures aussi fortes que celle avec la famille ? Est-ce cela que nous devons comprendre ici ? Quitter sa famille, pour être heureux ? Est-ce ce qui se joue vraiment ici ?
 
Les biblistes traduisent au mot à mot l’hébreu : « toi, va, vers ce pays que je te montrerai, loin de ta parenté et de la maison de ton père… » Ainsi, ce n’est pas le fait de quitter qui est premier, ce n’est pas la logique de la séparation que le Seigneur demande, mais il s’agit d’abord d’un appel. Dieu appelle Abraham. Ainsi ce texte n’est pas l’histoire d’une rupture, mais l’histoire d’un appel. Non l’histoire d’une rupture, mais l’histoire d’une promesse et d’une bénédiction.
 
Trois lectures spirituelles de cet évènement vont pouvoir nous aider à saisir graduellement l’enjeu de cet appel d’Abraham.
 
Tout d’abord celle de Rashi, commentateur juif du XIème siècle. En lisant les mots de Dieu à Abraham, il dit ceci : « Va, pour toi, pour ton bien et pour ton bonheur… » Dieu appelle Abraham pour son bien et son bonheur. Dieu veut notre accomplissement. Mais cela peut sembler aussi bien naïf au regard des épreuves… Plus loin dans son commentaire, Rashi dit ceci : « Et de plus, je ferai connaître ta nature à travers le monde », ce qui revient à dire que le témoignage de fidélité d’Abraham sera bon pour le monde. Il sera aussi un socle dans la foi pour d’autres…
 
Ensuite celle de l’auteur de l’épître aux hébreux, qui écrit : « la foi est une façon de posséder ce que l’on espère, un moyen de connaître des réalités qu’on ne voit pas (…). Jésus est à l’origine et au terme de notre foi ». Hb 11, 1. 12, 1. Et c’est notamment l’exemple d’Abraham qui est cité. C’est dans la foi qu’il a accepté de répondre à l’appel du Seigneur, confiant qu’Il honorerai Sa promesse de bonheur et de fécondité. Le contexte de l’épître aux hébreux est celui du rapport à la persévérance dans les épreuves. Comment tenir bon ? Abraham a tenu, confiant que le Seigneur serait fidèle… et un fils lui a été donné, et il a connu la réalisation des promesses de Dieu. Abraham, mais aussi tant d’autres. Nous pouvons les garder en exemples pour tenir bon l’épreuve de la foi. Abraham, un père dans la foi au milieu des épreuves.
 
Enfin ce sont les mots de Jésus qui dévoilent les secrets du Père sur cet appel : « ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisi et établi, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera » Jn 15, 16.
C’est Dieu qui a choisi Abraham. Son appel est le fruit de son choix. Du regard d’amour et de lumière qu’il a posé sur lui. Découvrons que le Père nous regarde déjà dans la réalisation de ses promesses sur nous. Nous laisserons-nous appeler par Lui ? Fondamentalement, Il veut que nous portions du fruit…
 
Père Jean Bosco


Le Christ, occasion de scandale ?  
Mt 26, 31-32 
Dimanche 9 avril 2017 - 6ème dimanche de carême

Alors Jésus leur dit : « Cette nuit, je serai pour vous tous une occasion de chute ; (…), mais une fois ressuscité, je vous précéderai en Galilée. »

 
Nous entrons dans ce dimanche des Rameaux au son des acclamations du peuple. Peut-être la seule fois où le peuple se situe de manière juste en face du Christ, l’accueillant comme Roi. Pour en sortir la Croix à l’épaule, pour suivre Jésus. Ne nous l’a-t-il pas dit : « si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ».
 
Jésus nous propose de le suivre, mais pas en « refaisant » la Passion ! Le but de notre semaine sainte n’est pas de se faire une « ambiance », mais de vivre du Christ. Le Christ est ressuscité. C’est à la lumière du Christ ressuscité que nous allons faire mémoire toute la semaine de sa Passion ; pour en tirer encore pour aujourd’hui, ainsi que le dit la prière d’ouverture de la messe, les enseignements de vie que le Père veut nous donner.
 
Faisons ensemble un focus sur une parole très curieuse du Christ au jardin des Oliviers. A ses disciples, il annonce qu’il leur sera une occasion de chute, un scandale, pour prendre littéralement le mot grec, en « cette nuit ». Tout en leur annonçant de nouveau sa résurrection.
 
En quoi le Christ devient-il occasion de chute pour les disciples ?
 
Quatre lieux pendant cette nuit tragique peuvent être pour les disciples une occasion de chute, une occasion d’être bousculé dans leur foi, une occasion de trahir et de fuir :

  • Il va être enchaîné comme un malfaiteur. C’est toute notre image de Dieu qui tombe. Qui s’attendait à cela ? Dieu, pris et traité comme un malfaiteur. Nos images de Dieu, du Père, du Christ et de l’Esprit Saint sont appelés à une purification incessante. Trop souvent nous nous faisons une image de Dieu qui correspond à nos catégories. Et Dieu a intérêt à être comme nous voulons qu’il soit.  
  • Il va sembler totalement impuissant. Incapable de répondre à la violence de ses bourreaux, il semble impuissant. La réaction de Pierre est symptomatique. Il sort son épée. L’impuissance de Jésus lui est insupportable. Lui va agir.
  • Il sera trahi, par la foule, notamment chez Pilate ; et par des personnes, à commencer par Judas et Pierre.
  • Il va souffrir, prenant sur lui le bois de la Croix. Une souffrance physique et morale insupportable jusqu’au don suprême de sa vie.
 
En face de cela, Jésus réaffirme avec force sa résurrection. Il va ressusciter. Les apôtres peuvent s’appuyer sur cette certitude pour vivre leur épreuve. Leurs épreuves. Le sacrifice de la vie de Jésus est adossé à sa résurrection.
En face de cela, Jésus va aller jusqu’au bout, aimer jusqu'au bout le Père et les hommes, pour nous sauver.
 
Voilà ce que nous enseigne encore aujourd’hui la Passion de Jésus. Au cœur des épreuves, s’adosser à la certitude de la présence aimante de Jésus pour nous, et pouvoir la sentir dans les sacrements et la présence de l’Eglise pour nous. Nous pouvons nous adosser à la certitude de la résurrection du Christ.
En plus du péché, ces occasions de chute, ces scandales du Christ, le sont pour nous encore aujourd’hui : dans nos vies, dans le visage des pauvres, des exclus - et qui le sont de bien des manières, en commençant dans nos propres milieux. Il a lui-même porté cela dans l’amour, pour chacun d’entre nous. Le Christ fait le choix d’aimer jusqu’au bout. Il met fin à la fatalité de la résignation, de la violence, de la vengeance en agissant autrement. Il nous aime jusqu’au bout pour nous sauver.
Nous pouvons alors choisir avec le Christ de répondre à ces occasions de chute autrement. A cause du Christ, choisir d’aimer jusqu’au bout.
 
Frère Jean Bosco, c. s. j.

Sur quoi nous appuyer dans nos épreuves ?
Jn 11, 1-45 
Dimanche 2 avril 2017 - 5ème dimanche du carême


C'est apparemment hautement imprudent de la part de Jésus de ressusciter Lazare, puisque c’est à partir de ce moment que les grands prêtres et un conseil prennent la ferme décision de le tuer… Pourquoi Jésus ressuscite-t-il Lazare ?

 
Jésus ressuscite Lazare quelques jours avant sa Passion à Jérusalem. Pour les disciples, cet évènement va fortifier leur foi. Ils en auront bien besoin dans l’épreuve qu’ils vivront, témoins de la Passion de Jésus. Ce qui nous pose encore aujourd’hui cette question : sur quoi nous appuyons-nous pendant nos épreuves ?
 
Dans cet évangile nous découvrons deux socles essentiels pour tenir dans les épreuves.
Le premier, ce sont nos amis. Ici, Jésus vient ressusciter Lazare, et à plusieurs reprises, saint Jean évoque la nature des liens d’amitiés qui les unissent, Marthe, Marie, Lazare et Lui. C’est un signe fort donné à la famille de Lazare, mais aussi aux disciples, jusqu’à nous aujourd’hui : Jésus montre la grandeur et la valeur de l’amitié vraie et sa place dans nos épreuves. Ces amitiés qui construisent et qui nous permettent aussi de tenir. Ces amis qui écoutent, réconfortent, bousculent, nous disent la vérité.
Le second, c’est ce que dit Jésus de lui-même, et qu’Il vivra quelques jours plus tard : Il est
la Résurrection et la Vie. La résurrection de Jésus est le premier fondement de notre foi. Saint Paul nous rappelle d’ailleurs que sans cela, notre foi serait vaine (1 Co 15). Mais la résurrection de Jésus est peut-être l’évènement de la vie de Jésus qui heurte le plus nos intelligences. Combien les questions et les doutes habitent-ils les intelligences chez les uns et les autres. Il est bon pour nous d’adosser notre foi à celle de l’Eglise. Nous voulons croire ce que l’Eglise croit. Jésus montre ici qu’Il est la Résurrection. C’est dire s’il montre ainsi, en ressuscitant Lazare, son pouvoir sur la mort. Pouvoir absolu. Montrant par là que le Christ est victorieux de la mort, mais aussi que la vie humaine n’est pas faite pour la mort, mais pour la vie. Les épreuves sont nombreuses dans la vie humaine, et pourtant tous ont déjà connus tant de victoires, que nous pouvons lire comme des signes de cette victoire de Jésus Ressuscité. Dans nos épreuves, appuyons-nous sur cet acte de foi en la résurrection de Jésus : « Jésus ressuscité, aide-moi à vivre mon épreuve patiemment et avec force ».
 
Sur quoi nous appuyons-nous dans nos épreuves ?
 
Frère Jean Bosco, c. s. j.

Se livrer aux inquiétudes ?
Mt 6, 24-34
Dimanche 26 février 2017 - 8ème dimanche du Temps Ordinaire

 
Que de contradictions et de bizarreries ! « Ne vous souciez pas, pour votre vie, de ce que vous mangerez, ni, pour votre corps, de quoi vous le vêtirez (…). Ne vous faites pas de soucis pour demain, demain aura souci de lui-même… ». Ces mots de Jésus résonnent à l’opposé de nos habitudes. Mais peut-être sont-elles à interroger ?
 
Ce passage de Mathieu s’insère dans le grand « sermon sur la montagne ». Dont le premier enseignement est celui des Béatitudes. Tout commence par cette annonce : heureux, que nous entendons à huit reprises. « Heureux », est traduit du grec makarios. Qui se déploie dans deux significations très riches. Il évoque tout d’abord un bonheur qui touche toute notre personne. Pas seulement un bien-être matériel ou simplement extérieur, mais plénier. Et enfin, ce bonheur est pour maintenant, et non pour plus tard. Le Christ nous donne donc de le suivre par ces huit voies et de vivre le bonheur, maintenant et de manière plénière.
 
Seulement notre quotidien est pris par les inquiétudes, par rapport à notre passé, ou notre futur, qui nous empêchent de vivre avec qualité l’instant présent. Traduit du grec par « souci » dans le texte liturgique, mais aussi par inquiétudes dans d’autres textes, ce mot à une racine intéressante dans l’original grec, merizo. Deux idées émergent, la première liée au don. La seconde évoque la séparation et la division. Nos vies sont marquées par les inquiétudes, plus ou moins fortes suivant nos tempéraments et les étapes que nous vivons. Mais une chose est de constater leur présence, dont la légitimité s’explique plus ou moins facilement, et autre chose est de s’y livrer, de s’y donner. Se livrer à nos inquiétudes, liées à notre passé, à notre futur. Nourrir ces inquiétudes en y ajoutant, encore et encore. Ce qui entraîne une forme de séparation, ou division, d’avec le réel, le moment présent. Se livrer à l’inquiétude nous sépare d’avec ce que nous sommes appelés à vivre dans le moment présent. Cette distinction permet d’éviter les délicieuses moralisations : ce n’est pas bien de s’inquiéter, qui, il faut le dire, nous aident toujours à grandir ! Ceci pour rentrer dans un combat intérieur plus libre et plus fin. Mais comment avancer ?
 
Saint François de Sales, dans l’introduction à la vie dévote, évoque une merveilleuse astuce spirituelle : la reconnaissance. A ces inquiétudes auxquelles nous sommes tentés de nous livrer, nous pouvons opposer des choix de reconnaissance. Reconnaître les dons de Dieu en nous, nos qualités. Reconnaître ce qui est bon dans nos actes, dans ce que nous avons vécu…
Si nous regardons les exemples pris par Jésus dans cet évangile, nous remarquons qu’ils sont liés à ce que nous sommes, et à ce que nous avons. C’est la classique distinction être et avoir, qui touche nos vies en toutes choses. Les inquiétudes sur ce que nous sommes peuvent être fortes : confiance en soi, valeur personnelle… Celles sur ce que nous possédons, aussi ! Avec saint François de Sales, nous sommes donc invités à être reconnaissant de ce que nous sommes, tout d’abord des aimés du Père et voulu par lui, et de ce que nous possédons…
 
Cet esprit de reconnaissance auquel saint François nous introduit nous permet ainsi de nous apaiser, de renouer avec le présent, de nous y engager avec qualité, et dans lequel nous sommes appelés à vivre des Béatitudes…
 
Frère Jean Bosco, c. s. j.

Violence et démesure.
Mathieu 5, 38-48 
Dimanche 19 février 2017 - 7ème dimanche du Temps Ordinaire


Si la violence à notre égard et la présence de nos ennemis jalonnent bien l’ensemble de notre vie, Jésus nous interroge : y a-t-il une fatalité à la violence et à la vengeance ? A la haine des ennemis ? Pouvons-nous agir autrement ? Quelle est la spécificité du comportement chrétien, à la suite de Jésus ?
 
Dans l’ancien testament, l’apparition de la loi du Talion était déjà une avancée majeure. A l’engrenage démesuré de la violence apparaissait une loi d’équivalence. Avant, une mâchoire brisée répondait à une dent abimée suite à un coup… Désormais, « œil pour œil et dent pour dent ». L’équivalence venait modérer et rationaliser la violence. Saint Thomas, dans son commentaire de l’évangile, cite Saint Augustin : « la loi constitue la mesure de la vengeance »… Y a-t-il un après à cette étape de la loi du Talion ? 
Quant aux ennemis… Confrontés à eux, l’idée jaillit :  souhaiter qu’ils soient existentiellement éradiqués. Juste cela, soyons simples. Est-ce possible d’envisager les choses autrement ?
 
Tant sur la violence qu’auprès de nos ennemis, Jésus va nous surprendre. Tout d’abord avec cette question qui laisse à chacun la possibilité de s’interroger : « que faites-vous d’extraordinaire ? », au sens de « qu’est-ce qui vous distingue, dans votre agir, des païens ? »
 
Au sujet de la violence, Jésus opère un changement de paradigme. Il ne s’agit plus d’établir une équivalence dans la violence et la vengeance, mais de rétablir une démesure dans la bonté. Les exemples que prend le Christ nous déstabilisent. Tendre la joue, laisser son manteau, faire deux mille pas… Quoi qu’il en soit de leur contexte au temps de Jésus, c’est la démesure dans la bonté qui est souhaitée. Mais dans quel but ? Permettre à l’autre, en tout temps, de pouvoir se convertir et de rentrer lui-même dans l’engrenage de la bonté.
 
Et nos ennemis… Les aimer ? Prier pour eux ? Soyons clairs, le Christ ne nous demande pas de vivre avec eux une amitié ! Les aimer, au sens de porter sur eux le regard du Père, Son regard d’amour : s’ils sont bien nos ennemis, ils n’en restent pas moins des enfants de Dieu… Mais combien ne faut-il pas de temps pour rentrer dans l’intention du Christ ? Sa demande laboure au plus profond notre cœur en le déchirant aussi, en nous faisant mal. Prier pour eux ? Combien de temps cela peut-il prendre d’accepter de prier pour eux ? L’Esprit Saint travaille en nous par élan, par « motion ». Lui, peut nous pousser intérieurement à prier pour eux. Vous discernez que vient en votre cœur le désir de prier pour eux ? Accueillez ce qu’Il vous invite à vivre, et priez.
 
Cette démesure de bonté, comment pouvons-nous y entrer ?
 
Frère Jean Bosco, c. s. j.

Loi et convoitise...
​Mt 5, 17-37
Dimanche 12 février - 6ème dimanche du temps ordinaire

​
​« Ne pensez pas que je sois venu abolir la loi et les prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir »

Loi, commandement, observation. Des mots qui résonnent toujours douloureusement à notre oreille. Pourtant nécessaire, la loi nous fait peur… Seulement de quoi Jésus parle-t-il ici ? La « Loi » désigne non l’ensemble des commandements à proprement parler, mais la Torah, ou Pentateuque, c’est à dire les cinq premiers livres de l’Ecriture. Deux remarques à ce sujet :

  • Un pèlerinage :   La Loi, c’est l’itinéraire de l’homme dans la Création, de son origine et commencement, à son entrée en Terre Promise. Il faudra d’ailleurs attendre le livre de Josué pour qu’effectivement le peuple entre en Terre Promise. La Loi, c’est le pèlerinage de l’homme sur terre, de son origine, jusqu’à son entrée au Ciel. La Loi, c’est cette vie de l’homme que le Christ vit pour nous accompagner
  • L’occasion de faire l’expérience personnelle de la miséricorde de Dieu : ​Dieu va effectivement structurer la vie du peuple par le don des commandements à Moïse. Mais au nombre de 613, ils ont évidemment de quoi faire frémir. Répartis en préceptes positifs (tu feras) et négatifs (tu ne feras pas), ils mettent l’homme dans l’embarras. Comment les vivre fidèlement chaque jour ? Ils mettent l’homme chaque jour dans la possibilité de faire l’expérience personnelle de la miséricorde de Dieu pour lui. Ils permettent à l’homme d’apprendre à dépendre chaque jour de Lui, Dieu qui accompagne et fait miséricorde. Avec le Christ nous passons des commandements au seul commandement qu’Il nous donne : « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Qu’y a-t-il de plus exigent et de plus simple ? Vivre des 613 commandements ou du seul que Jésus nous donne ? Chaque jour, notre chemin est pris par le Christ et l’exigence de cet amour. Chaque jour notre chemin nous donne la possibilité de découvrir la miséricorde de Jésus pour nous.
 
Une histoire de convoitise, d’œil, de pied et de main…
Une histoire qui pourrait mal finir, dans la géhenne, comme le dit Jésus ! Mais que comprendre ? Pour étayer son exemple d’adultère, tellement grossier qu’il est à la portée de tous de le comprendre, Jésus va évoquer l’œil, le pied et la main qui entrainent au péché. L’idée est simple et claire : je vois ; ce que j’ai vu, je m’y dirige pour le prendre ; et enfin je le prends. L’œil, le pied et la main. C’est le mécanisme de la convoitise que Jésus décrit ici.
Oui, l’adultère est terrible. Mais ce que Jésus veut nous faire découvrir, c’est le mécanisme de la convoitise, qui conduit à l’acte. L’acte n’est que le terme d’un processus, sur lequel Jésus nous propose d’agir à tout moment : voir, se déplacer et prendre. Ce mécanisme sort donc du seul et court exemple de l’adultère et marque bien des lieux de notre vie dans un domaine bien complexe et passionnant : ce que l’autre a, je le veux et je le posséderai. Seulement une fois l’acte posé et l’objet de la convoitise possédé, qu’est-ce que cela change pour nous ? Qu’est-ce que cet avoir vient rajouter à ce que nous sommes ?
Jésus nous propose de travailler sur nous-même, à l’origine de nos pensées, et dans les étapes du processus qui conduisent jusqu’à l’acte.
 
Frère Jean Bosco, c. s. j.
Quatre caractéristiques du début du ministère de Jésus.
​Mt 4, 12-23
​Dimanche 22 janvier 2017 - 3ème dimanche du temps ordinaire


La liturgie nous permet d’écouter l’évangéliste Matthieu nous transmettre le tout début du ministère apostolique de Jésus. Nous pourrions en noter quatre caractéristiques :
 
Continuité et manque
Jésus commence son ministère à la suite de Jean le Baptiste. « Convertissez-vous, le Royaume des Cieux est tout proche », dit Jésus, ce qui n’est pas sans rappeler des paroles que Jean le Baptiste avait prononcé un peu plus tôt. Il y a bien une continuité entre Jean et Jésus. Jésus continue dans son pèlerinage sur la terre ce qu’Il a commencé comme Verbe dès la Création du monde.
Mais c’est une continuité qui s’installe très probablement dans un sentiment de manque, peut-être même d’un certain abandon que le peuple pouvait ressentir suite à l’arrestation puis à la mort de Jean le Baptiste. Pourquoi un manque ? Souvenons-nous que les foules allaient voir Jean. Jésus n’était pas encore « connu ». L’évangile de Jean nous livre également un indicateur avec l’épisode de Cana (Jn 2) où Jésus semble moins connu que sa mère.
C’est au milieu de ce manque, avec tout ce qu’il peut réaliser de surcroit d’attente et de disposition à écouter, que Jésus commence son ministère.
 
Tout le monde est concerné par la conversion et le Royaume
Matthieu nous donne des détails géographiques, qui permettent de relier Jésus à la prophétie d’Isaïe. Jésus se trouve en Galilée, « carrefour des nations ». Ce lieu est un lieu de passage pour tant de personnes d’origine si différentes. Ce signe nous montre que tous sont concernés par l’annonce de la conversion et du Royaume. Nul n’en est mis à l’écart. Jésus et son message sont donnés pour tous.
 
L’appel des disciples
Troisième caractéristique de ce début de ministère, Jésus va s’associer des disciples. Une objection classique évoque le choix d’un homme limité et lié à son époque. Si Jésus est bien limité dans sa nature humaine, et lié à une époque, il nous faut réaffirmer notre foi. Jésus est Dieu. Les choix qu’Il pose sont ceux de Dieu. S’il s’adjoint des hommes pour les envoyer prêcher la Bonne Nouvelle, appeler à la conversion et annoncer la venue du Royaume, cela montre à quelle dignité nous sommes appelés. Lui être unis dans son gouvernement. Ils reçoivent une mission et un pouvoir de la part du Christ, qu’ils recevront d’une nouvelle manière en étant appelés à devenir Apôtres. Cela nous rappelle que l’Eglise n’est pas hiérarchiquement organisée par la seule volonté des hommes, mais voulue par Dieu, et fondée sur Jésus qui après avoir appelé certains, leur a donné un pouvoir et les a envoyés en mission, pour le bien de tous. Nous pouvons actualiser ce mystère. Le Pape, les évêques, les prêtres et les diacres sont dépositaires d’un pouvoir et d’une mission qui dépassent nos seules forces humaines et les enjeux hiérarchiques bien humains eux-aussi. Nous pouvons parfois être comblés, remués, agressés dans notre sensibilité par tel ou tel ministre. Gardons un profond regard de foi sur l’Eglise et ceux que le Seigneur a appelé à Sa suite. Dieu nous conduit à travers des hommes et des femmes qu’Il a choisi.
 
Dieu nous visite dans notre quotidien
Nous découvrons dans cet évangile que Jésus vient appeler les premiers disciples au cœur de leur quotidien. Peut-être auraient-ils souhaité que Dieu se manifeste à eux avec éclat, prodiges, merveilles et miracles. C’est le chemin du quotidien, humble, que Jésus emprunte pour nous manifester sa présence, pour nous réconforter, nous élever. Pour être avec nous.
 
Frère Jean Bosco, c. s. 

Simplicité, curiosité et événement, un chemin vers Jésus.
Lc 2, 15-20
Dimanche 25 décembre 2016 – Solennité de la Nativité de Jésus-Christ
  
La grâce de la Nativité de Jésus se déploie au cours des quatre messes que la liturgie nous propose. La messe de l’Aurore, cachée, reflète bien la simplicité et la curiosité des bergers en face de la présence de Jésus qui leur a été annoncée.
 
Ils sont simples, parce qu’ils acceptent de se laisser surprendre par cette annonce merveilleuse, par les anges, de la venue du Sauveur, donné par Marie. Cette venue du Sauveur est l’entrée de Dieu dans le monde, l’entrée de Dieu dans le peuple d’Israël, l’entrée de Dieu dans le foyer de Marie et Joseph, mais aussi l’entrée de Dieu dans la vie des bergers.
 
De cette simplicité de cœur jaillit une curiosité. Une saine curiosité, c’est à dire celle qui consiste à s’approcher du mystère, afin de le découvrir et d’en vivre une expérience personnelle. C’est le passage de l’annonce à l’événement de vie, du savoir à l’expérience personnelle.
 
Actualisons ce mystère pour nous, prenant conscience que nous sommes dans une culture où nous avons entendu parler du Christ, que ce soit pour l’accueillir, ou pour le rejeter, pour mieux le comprendre ou pour le salir et le décrier. Prenant conscience que notre histoire personnelle est marqué par la foi en Jésus, dans l’Eglise. Prenant conscience que le Christ est bien là, dans mon histoire personnelle, qu’il est bien là actuellement, et qu’il continuera de venir.
Nous pouvons interroger, nous aussi, les grands évènements de notre vie, à la suite de la Vierge Marie, « qui gardait avec soin toutes ces choses, les repassant dans son cœur », afin d’y voir la présence de Jésus. Le Christ dans notre histoire. Jésus est bien toujours présent dans notre vie, mais dans nos évènements, nous pouvons percevoir Sa présence forte et d’une nouvelle manière.
Le Christ est bien né, et cela nous concerne encore personnellement !
 
Frère Jean Bosco, c. s. j.

Discerner dans une situation inattendue !
Mt 1, 18-24
​Dimanche 18 décembre - 4ème dimanche de l'Avent


Après la figure de Jean le Baptiste, c'est auprès de Joseph et de Marie que nous continuons de nous préparer à recevoir Jésus. 

Pour Joseph, c'est de manière inattendue que le Fils de Dieu entre dans son histoire personnelle, son histoire de couple. Joseph, le juste, c'est à dire celui qui vit dans les intentions de Dieu, se fait surprendre par la venue du Fils de Dieu, de Dieu. 

C'est dans cette situation déstabilisante que Joseph discerne, non pour exclure, mais pour respecter le chemin de Marie en face de Dieu. 
De Dieu par l'ange, Joseph reçoit d'une nouvelle manière son épouse, Marie, et Dieu lui-même. Joseph rentre dans une nouvelle étape de vie. 

Pour Joseph c'est aussi le temps de découvrir Dieu d'une nouvelle manière, par Jésus. Dieu qui se donne à lui, le Fils de Dieu. Le texte de l'évangile suggère plusieurs noms : Il est le Christ, Jésus, l'Emmanuel. 
Le Christ, c'est l'Oint, le Roi. Jésus, c'est celui qui sauve. L'Emmanuel, c'est Dieu avec nous. Jésus est notre roi, notre sauveur, et surtout Dieu avec nous. 

Et si nous faisions de ces quelques jours d'attente des jours de changements intérieur ? Dans quel lieu de notre vie souhaitons-nous que Dieu règne d'une nouvelle manière ?   Dans quel lieu de notre vie souhaitons-nous sentir que le Christ nous sauve et nous guérit ? Dans quel lieu de notre vie avons-nous besoin de découvrir que le Christ est avec nous ? 


Frère Jean Bosco, c. s. j.


Qu’avons-nous vu et qu’avons-nous entendu ?
Mt 11, 2-11
Dimanche 11 décembre 2016 – 3ème dimanche de l’Avent
 
Qu’avons-nous vu et qu’avons-nous entendu ? C’est la question qu’il nous faut garder cette semaine.
A une question simple, Jésus répond de manière complexe, ce qui nous permet jusqu’à aujourd’hui encore de nous approprier ses mots. Est-il celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? Oui ou non aurait suffi. Et Jésus répond en renvoyant les disciples de Jean avec leur expérience personnelle. Non un savoir. Non des contenus intellectuels, non des concepts. Mais leur expérience personnelle. Qu’ont-ils vu, et qu’ont-ils entendu ? La réponse de Jésus renvoie tout d’abord à la prophétie d’Isaïe. A ce que Jean entendra de ses disciples, il comprendra qu’il s’agit bien de Jésus. C’est lui celui qui doit venir, le Sauveur, l’Emmanuel, Dieu avec nous, qui a été annoncé par les prophètes. A ce que Jean entendra de ses disciples, il comprendra surtout qu’ils ont fait l’expérience personnelle de la présence de Jésus et de son action salvatrice.
Deux mille ans plus tard, il est évident que l’élaboration théologique nous est nécessaire. L’Eglise est dépositaire du trésor de la foi que les successeurs de Pierre ont forgé par le magistère. Mais l’Eglise est aussi dépositaire d’une expérience de vie qui se transmet dans la Tradition.
Revenons donc à la réponse de Jésus qui évoque justement cette expérience de vie. Des aveugles qui retrouvent la vue, des boiteux qui marchent, des lépreux qui sont purifiés, des sourds qui entendent, des morts qui ressuscitent, des pauvres à qui sont annoncés les mystères du Royaume… Peu fréquent tout de même. Ce n’est pas notre expérience quotidienne ! Les miracles nous montrent que les « signes messianiques » sont encore bien présents aujourd’hui ! Mais cela est loin d’être notre expérience quotidienne. Tous ces signes messianiques, nous pouvons également les recevoir de manière symbolique. Le Christ, par bien des biais, nous sort de l’aveuglement du péché, nous permet d’entendre des vérités qui ont eu et auront un impact bénéfique sur nous, nous permet de « revivre ». Combien de situations pensions-nous désespérées ? Et pourtant, par le Christ, nous vivons de nouvelles étapes de vie ? Quelle lecture spirituelle pouvons-nous avoir de notre vie personnelle pour y percevoir les signes messianiques ? Les signes de la présence de Jésus, de son action. Et il y en a !
Qu’avons-nous vu, et qu’avons-nous entendu ?
 
Frère Jean Bosco, c. s. j. 

De ce que nous avons reçu à ce que nous donnons
Mt 3, 1-12
​Dimanche 4 décembre 2016 - 2ème dimanche de l'Avent
 
N’allez pas dire en vous-même : ‘Nous avons Abraham pour père’… Après avoir dit cela aux Pharisiens et aux Sadducéens, avec quelques insultes en prime, Jean le Baptiste les bousculera avec l’image de l’arbre… produisez un fruit digne de la conversion. Jean Baptiste les appelle ici à un passage de vie important. Le passage de tout ce qu’ils ont reçu à la possibilité de donner, et donc de porter du fruit.
 
Tout ce qu’ils ont reçu, c’est leur origine, leur filiation, tout l’héritage de leur tradition. Il est grand mais peut aussi être un rempart facile pour éviter la conversion personnelle. L’on se protège à la manière d’un rentier peu scrupuleux qui ne fera pas fructifier son héritage. L’origine, notre filiation, notre héritage, nos traditions, peuvent devenir une simple cachette alors que le besoin de conversion demeure. Jean le Baptiste les appelle à la conversion. Non à quitter leur origine, leur filiation, et leur tradition, mais à les assumer en découvrant le Royaume, c’est à dire en accueillant le Christ. Et par Lui, à vivre de manière nouvelle tout ce rapport à leurs origines.
 
A porter du fruit, c’est ce qu’ils verront en vivant effectivement du Christ, c’est à dire en actes. L’image prise par Jean le Baptiste suggère tout un travail, un effort, pour que l’arbre porte effectivement du fruit. Porter du fruit se fait avec notre coopération, nos choix courageux. Puisse le Seigneur nous montrer de temps en temps les fruits de nos choix qui Lui sont liés. Et il y en a des fruits… Et surtout, sachons rendre grâce.
 
Prenons conscience de ce passage entre ce que nous avons reçu, et ce que nous sommes appelés à donner. Non comme deux étapes qui s’excluent l’une l’autre, mais comme un approfondissement, une maturation de vie. Assumer ses origines et ses traditions en posant des choix de vie liés au Christ. Et si nous y réfléchissions ?
 
Frère Jean Bosco, c. s. j. 

Personne ne s’en doutait…  
Mt 24, 37-44
Dimanche 27 novembre 2016 - 1er dimanche de l'Avent
 
Une surprise, personne ne s’y attendait ! Il en a été ainsi aux jours de Noé, que l’on a probablement pris pour un fou, ainsi en sera-t-il pour la venue du Fils de l’homme, c’est à dire le retour du Christ. Ce « retour » du Christ peut être envisagé de deux manières.
Tout d’abord, ce retour du Christ en gloire, à la fin des temps, est annoncée par le Christ lui-même, et porté par la foi de l’Eglise, dépositaire de ce mystère. Nous proclamons ce mystère dans le Credo. S’en doutera-t-on ? Serons-nous éveillés à l’imminence de sa venue ? Ou pour l’envisager autrement, comment nous préparer à sa venue en gloire ?
C’est le deuxième sens de ce « retour », ou venue du Christ : en nous. Parce que celle-ci n’attend pas la fin des temps. Mais la fin de notre éloignement. L’enjeu n’est plus le temps, l’humanité et l’univers, mais nous. Simplement nous, ou plutôt complexement nous ! Le sens du mot retour indique que celui qui a été présent ne l’a plus été. Le sens du mot venue peut nous faire comprendre qu’il s’agirait d’une nouvelle forme de présence pour nous. Pour tant de raison, dans des lieux précis de notre vie, nous forgeons, à cause de complexes conditionnements, mais aussi par nos choix, notre éloignement de Jésus. Nous avons cru que le Christ ne nous était plus présent. Nous avons cru que sa présence était diminué ? Nous ne nous attendons plus que le Christ puisse intervenir : « Il est loin, et cela ne le concerne plus » ? Oserions-nous envisager que le Christ puisse venir en nous d’une nouvelle manière, plus forte et libérante ? C’est la joie de cette attente de la Nativité de Jésus de garder cette espérance.
C’est la grâce du temps de l’Avent, de renouveler une très puissante espérance de la venue de Jésus en nous. Et si nous choisissions des lieux précis de nos vies en acceptant que Jésus puisse nous bouleverser ? 
 
Frère Jean Bosco, c. s. j. 


Qu’est-ce qui compte vraiment pour nous ? 
Luc 21, 5-19
Dimanche 13 octobre 2016 - 33ème dimanche du temps ordinaire
 
Et si nous savions que ce soir une très violente tempête de neige aller plonger notre région dans la détresse… Certains seraient immédiatement dans l’anticipation et la préparation, d’autres dans le calcul de risque, et d’autres se demanderaient tout simplement si la prévision est crédible.
Et pour la « fin des temps », et le retour du Christ, avouons que le degré de préparation habituel n’est pas ultime, que ceux qui calculent le risque s’adossent deux mille années déjà écoulées… mais qu’ils pensent aussi à une certaine élection, récente, qui donnait la favorite victorieuse à presque quatre-vingt-dix pour cent ! En matière de risque, nous sommes toujours en mouvance… Quand à la crédibilité… Oui, nous adossons notre foi au message du Christ, porté par l’Eglise : il y aura bien une fin des temps, et le retour du Christ. 
 
Intéressons-nous au contexte de ce discours de Jésus dans notre évangile. Le Christ, dans les verset 1 à 4, observe. Il est dans le Temple, et voit cette femme donner deux piécettes. Elle donne. Elle vit, au travers de son don au Temple, quelque chose de très fort en face de Dieu et du peuple d’Israël. Et le Christ le fait remarquer tout de suite. Mais à côté, d’autres s’extasient des pierres du Temple et de leur beauté. Et le Christ entame son discours, de manière paisible et consensuelle : contemplez, il n’en restera pas pierre sur pierre… Et cela n’est que le début ! Cela nous invite donc à nous poser cette question : qu’est-ce qui compte vraiment pour nous ? 
 
Si nous regardons le contenu du discours de Jésus, nous en sommes effrayés. Tant à lire qu’à écouter, ce discours est dur, terrible et tragique. Ces signes « eschatologiques », qui annoncent la fin des temps, traversent aussi toute l’histoire du Christianisme et de l’humanité, avec leur lot d’incompréhensions et de questions en face de Dieu. Chaque époque aurait pu les interpréter dans un sens eschatologique… Alors quelle est la pédagogie du Christ et de l’Esprit Saint au milieu de ces drames ? Une nouvelle fois cette question s’impose à nous : qu’est-ce qui compte vraiment pour nous ? Pourquoi cette question ? Simplement parce qu’en matière de motivation et de changement, ce à quoi nous tenons vraiment a la capacité de nous faire déployer une énergie impressionnante. Le Christ fait-il partie de ce qui compte pour nous ? 
 
Les moyens de se préparer ? Jésus fait du chrétien un « vigilant », et pour nous y aider, le Christ évoque deux astuces, plus loin dans l’évangile. La première concerne la vigilance intérieure par rapport à l’alourdissement de notre cœur. Etre vigilant à ne pas avoir un cœur alourdi. Un cœur de lourd… La seconde, c’est la vigilance dans la prière… Ayons foi dans les fruits immense de la prière, qui nous réjouit, nous fait souffrir, nous impatiente, nous comble… 
 
Qu’est-ce qui compte vraiment pour nous ? 

Frère Jean Bosco, c.s.j.

La rencontre de Jésus avec Zachée.
Luc 19, 1-10
Dimanche 30 octobre 2016 – 31ème dimanche du Temps Ordinaire
 
C’est l’une des plus belles pages de l’évangile de Luc. Une rencontre aussi incroyable qu’improbable. Le Christ, Lui, le Fils de Dieu, qui rencontre le chef des collecteurs d’impôts, lui, le prince de la magouille ! C’est bien une histoire incroyable. Mais pas seulement. C’est un événement de vie que Luc nous dévoile. Luc est médecin et aime la précision. Il commence l’écriture de son évangile en évoquant ceux qui sont serviteurs de la Parole après avoir été témoins oculaires. Permettons-nous d’envisager que Luc ait pu rencontrer Zachée ! Luc ne nous raconte plus seulement une histoire, mais le passage du Christ dans la vie de Zachée. Une rencontre qui a été tellement importante que Luc a fait le choix de la dévoiler dans l’itinéraire de Jésus vers Jérusalem, vers le lieu du Salut.
Nous tous qui souhaitons aussi vivre cette rencontre avec le Christ, une rencontre intérieure, regardons de près cette rencontre entre Jésus et Zachée, et découvrons-en les caractéristiques principales.
 
LES CARACTERISTIQUES DE CETTE RENCONTRE.
D’abord du côté de sa disposition, Zachée est curieux. De cette curiosité saine du Christ qui élève et fait grandir. Zachée prend également les moyens d’aller plus loin. Il monte sur un sycomore. La curiosité et la prise de moyens sont deux très belles dispositions à la rencontre avec le Christ. Curieux, le sommes-nous encore ? Le Christ et l’Eglise suscite-elle une curiosité chez nous ? Prenons-nous les moyens de lire et de méditer l’évangile, ou tout autre moyens ?
Ensuite c’est la rencontre en elle-même. Le Christ regarde Zachée. Le verbe utilisé par Luc est suggestif. Il s’agit d’un regard physique, mais aussi intérieur. Un « regard » du cœur et de l’intelligence. Le mouvement évoqué par ce verbe est aussi très fort : il lève les yeux. Vers les hauteurs. Symboliquement, vers le Père. Il regarde Zachée dans le regard du Père. Le Christ appelle Zachée par son nom. Souvenons-nous de cette si forte parole du livre d’Isaïe : « mais maintenant, ainsi parle le Seigneur, lui qui t'a créé, Jacob, et t'a façonné, Israël : Ne crains pas, car je t'ai racheté, je t'ai appelé par ton nom, tu es à moi » (Is 43, 1).
Les conséquences de cette rencontre. La première : Zachée va prendre Jésus chez lui. Il ne s’agit pas ici seulement d’un accueil d’hôtellerie, mais d’un accueil intérieur. Zachée accueille Jésus chez lui, dans sa vie, et cet accueil va totalement le transformer. Il va conformer son être et son comportement à celui du Christ. La seconde, c’est la joie. Zachée reçoit Jésus avec joie. La joie qui est un état, mais aussi un choix de vie ! La troisième, c’est l’aumône. Ici, elle est pécuniaire. Mais nous savons aussi toute la richesse de l’aumône, l’aumône du temps, de l’attention, du réconfort, de la vérité. L’aumône se déploie dans tant de domaines…
 
ZACHEE, L’HOMME DU COURAGE QUI A DEPASSÉ LES OBSTACLES A LA RENCONTRE…
Mais cette rencontre, c’est aussi une victoire de Zachée en face des obstacles à cette rencontre. Tout d’abord la petitesse. Ici, c’est sa taille. Quant à nous, quelles sont nos « petitesses » ? Toutes nos faiblesses, nos pauvretés, nos défauts, que le Seigneur souhaite voiler de miséricorde. Et pourtant de notre côté, nous nous enfermons dans des dévalorisations qui peuvent être si violente qu’elles nous bloquent à tout changement. Puis la foule. Le fameux qu’en dira-t-on ! Comment Zachée a-t-il pu oser tenter de rencontrer Jésus au milieu de cette foule ? Lui, le chef des collecteurs d’impôts. Il en est visiblement libre, de cette foule ! Et enfin les murmures. Ces murmures sur nous, ou que nous déblatérons, comme de maudits insectes qui sortent de notre gueule, petits et perfides ; les jugements de valeurs et autres délices de la langue qui sont si toxiques, stérilisant et surtout qui tuent… Zachée les a dépassés !
 
Prions Zachée, pour qu’à sa suite, nous retrouvions notre curiosité du Christ et qu’avec courage nous dépassions les obstacles à notre rencontre avec Lui !
 
Frère Jean Bosco, c. s. j.

​Incohérence de vie et conversion.
Luc 18, 9-14
Dimanche 23 octobre 2016 - 30ème dimanche du temps ordinaire


Convaincus d’être juste ? Certains semblent l’être d’après ce que dit Jésus… Il faut être très à l’aise pour demeurer dans une telle conviction, que chaque jour, dans une constance indéfectible, nous demeurons juste ! Cela reviendrait à dire aujourd’hui : « je suis convaincu d’être saint », tout simplement ! Autant dire qu’il faut être à l’aise ! Jésus s’adresse à ceux qui sont convaincus d’être juste, et qui méprisent les autres. 

Oui, il y a d’évidentes incohérences dans notre vie. Plus ou moins grandes, mais bien réelles. En face de ces incohérences, nous constatons divers comportements, de la classique double vie à la dépression spirituelle. Ce regard, finalement assez négatif, ne peut suffire. L’évidence de l’incohérence est surtout un appel constant à une autre évidence, celle du besoin de la conversion. De manière positive, rappelons-nous les enjeux que saint Paul mettait lui aussi en évidence : nous accueillons le Christ en nous, c’est le combat contre ce qu’il appelle en nous le « vieil homme », pour devenir un « homme nouveau », configuré au Christ. En face de nos incohérences de vie, ne désespérons pas, et accueillons ce combat de la conversion ! Menons-le !

Dans cette parabole que Jésus va donner pour aider les orgueilleux (c’est bien nous aussi, ne cherchons pas des exemples trop loin !), Jésus va pointer deux lieux précis de conversion : la comparaison et la reconnaissance du péché. Nous nous comparons, et nous mettons les uns et les autres en comparaison ; des jugements, souvent piquants jaillissent et fleurissent en discussions inutiles. Jusque-là, rien de tellement nouveau ! Mais osons un pas spirituel supplémentaire dans ce combat contre les comparaisons et jugements. Si elles sont en partie inévitables, n’oublions pas que nous ne maitrisons pas l’histoire des personnes, les conditionnements dans lesquels ils sont et qui ont rendu possible telle ou telle péché. La vie est complexe et l’entièreté de la vie des autres nous est souvent voilée. S’il ne nous est pas demandé de discerner, posons des choix de discrétion et de miséricorde. Le deuxième lieu de conversion se trouve dans l’attitude du publicain. Il connaît son péché et se place comme pécheur en face de l’amour de Dieu. Cette lucidité personnelle est précieuse, et nous permet un positionnement plus juste et humble aussi devant les autres. 

Enfin, notons que la parabole met en scène deux personnes qui montent au Temple pour prier. Le Seigneur nous montre ainsi que la prière humble est le lieu du fondement de l’équilibre entre amour de Dieu et amour du prochain. Même si la philosophie, la théologie et les sciences humaines nous permettent des analyses très fines de l’âme humaine, ayons foi en cette force de la prière qui est le fondement de notre unité intérieure. Amour de Dieu et amour des autres se fondent dans la même démarche de prière. 

Frère Jean Bosco, c. s. j. 

​Les neuf autres, où sont-ils ? 
Luc 17, 11-19
Dimanche 9 octobre 2016 - 28ème dimanche du temps ordinaire


« Le royaume de Dieu est parmi vous ». C’est avec cette parole de Jésus, qu’il prononcera un peu après la rencontre avec les dix lépreux, que nous pouvons mieux comprendre le sens de cette attente de Jésus : où sont les neuf autres ?  

Rappelons-nous l’histoire : Jésus va vers Jérusalem, et dix lépreux viennent le rencontrer. Il les envoie vers les prêtres, et ils obéissent. C’est à l’occasion de cet acte d’obéissance qu’ils sont purifiés. Et seulement l’un d’entre eux vient rendre gloire à Dieu, et manifester sa foi en Jésus. 

Nous pensons trop souvent notre lien à Dieu, au Christ, de manière lointaine, tout d’abord pour un « après la mort » ; ou bien « quand nous en avons besoin », qui est la formulation diplomatique du « je suis au bout de tout, j’ai besoin de l’aide du Seigneur ». La deuxième expérience que ce lépreux vit, après avoir obéi au Christ et avoir été guéri, est celle de rendre grâce. C’est une expérience très forte. Elle lui montre qu’il peut vivre maintenant auprès du Christ, c’est à dire du Royaume. Et de manière concrète, c’est à dire en prenant conscience des merveilles de Dieu dans ma vie. 

Luc, en nous rapportant cet épisode, nous montre que nous pouvons vivre ici et maintenant du Royaume, du Christ, par ce moyen qui peut paraître insignifiant. Apprendre à rendre gloire à Dieu, apprendre à rendre grâce, apprendre à remercier. Cette culture du « remerciement » est à contre-courant de ce que notre temps nous impose. D’ailleurs, l’image des lépreux est parlante aussi pour chacun. C’est nous ! Et nous, faisons-nous partie des neuf autres ? 

Frère Jean Bosco, c. s. j. 

​Augmenter notre foi, pour se découvrir inutile ? 
Luc 17, 5-10
Dimanche 2 octobre 2016 - 27ème dimanche du temps ordinaire


« Augmente en nous la foi ! » Quelle belle demande des Apôtres à Jésus, puissions-nous avoir la même ! Quels sont les éléments qui ont poussé les disciples à s’adresser ainsi à Jésus ? Et surtout, comment répond-il ? 

Chez Luc, le début du chapitre 17 est marqué par la douleur des scandales et l’exigence de la demande de pardon. Dans les deux cas, nous sommes confrontés à des puissances qui dépassent les forces humaines. La demande des disciples arrive juste après, comme pour demander l’aide du Seigneur et Son regard pour pouvoir vivre ces moments avec force et recul. Le Cardinal Dziwisz, dans son homélie aux jeunes à l’occasion de la messe d’ouverture des JMJ à Cracovie, nous a livré un véritable trésor spirituel. Il évoque saint Pierre, et dit de lui « qu’il devint son disciple et apprit à porter Son regard, sur toute chose qui concerne Dieu et l’homme ». Nous avons besoin d’intensifier notre foi, pour porter le regard, Son regard, celui du Christ, sur toute chose, sur les scandales comme sur les évènements qui à un moment ou à un autre de notre vie nous appellent au pardon. Cette demande des Apôtres est aussi notre demande. Comment le Christ y répond-il ? 

Pour répondre à la demande des disciples, le Christ va utiliser l’image de la graine de moutarde, avec une articulation logique que nous peinons à percevoir : « si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : ‘déracine-toi et va te planter dans la mer’, et il vous aurait obéi ». Quelles sont les particularités de cette graine de moutarde pour que Jésus s’en serve ainsi d’exemple ? Une graine de moutarde est effectivement toute petite, mais pas la plus petite de toutes les graines. Elle semble être, à l’époque de Jésus, la plus petite utilisée dans la région ; et surtout, le Talmud en parle comme de la plus petite unité de mesure. Cette graine pousse ensuite très vite, et donne rapidement du fruit pour une récolte. Il y a donc une fécondité très rapide. Petitesse et puissante fécondité.
Le premier élément de réponse que Jésus donne est très fort : Il nous montre donc que même si petite soit-elle, notre foi peut nous aider à accomplir de véritables grandeurs. Le Christ nous propose donc de passer d’une demande d’augmentation (au sens de la quantité), à une prise de conscience de la qualité de notre foi et nous rassure. Même avec peu, nous pouvons permettre au Christ de faire beaucoup. 
Le deuxième élément de réponse nous indique la voie à suivre : agir. Et avec bonne volonté : c’est un des sens du verbe utilisé lorsqu’il est dit « nous avons fait ce que nous devions faire ». Envisageons ce type de renversement dans notre vie, de tout ce que nous devons faire à ce que nous voulons faire. Choisir plutôt que subir. Notre vie est marquée par les injustices, et pourtant le Christ nous propose une voie libérante dans ce domaine. 
Le troisième élément de réponse évoque la question de la reconnaissance. En parlant notamment des serviteurs « inutiles », nous nous inquiétons d’une perspective qui ne prendrait pas en compte la reconnaissance comme un besoin fondamental de l’âme humaine. Le nier est d’une gravité potentiellement toxique pour les personnes. Le mot grec évoque un serviteur « qui ne cherche pas d’intérêt ». L’idée est donc de dire que tout en reconnaissant le besoin de reconnaissance, nous pouvons envisager de le vivre avec liberté intérieure. Cela nous pousse aussi à rentrer dans une logique de reconnaissance pour les autres ! Dans ce même chapitre 17, peu après notre passage, Jésus accueillera la reconnaissance d’un seul lépreux, sur les dix qu’il guérira. 


Frère Jean Bosco, c. s. j. 

​Solennité de Saint Nicolas de Flue, Patron principal de la Confédération helvétique. 
Mt 19, 27-30.
Dimanche 25 septembre 2016 - 26ème dimanche du temps ordinaire


​L’évangile de la solennité de saint Nicolas de Flue nous révèle la très belle simplicité de Pierre en face de Jésus dans cette question qui se résume à : « quelle récompense ? » ! Pierre demande à Jésus ce que lui et les apôtres auront, ayant tout quitté pour suivre Jésus. C’est bien une logique de récompense que Pierre exprime ici. Que Jésus aurait pu corriger en l’invitant à une gratuité de geste, de comportement. Et pourtant l’évangéliste Matthieu nous découvre Jésus qui accueille la demande de Pierre et s’adapte à lui. La logique de la récompense est un trait caractéristique de la nature humaine et nous savons à quel point elle est un moteur puissant pour la motivation. L’enjeu est de taille ici. Penser récompense, dans nos consciences, est souvent synonyme de péché. Aurions-nous réduit la récompense, ou « rétribution », à un mal ? Il serait mal « d’attendre en retour » ? Seul Dieu pose des actes totalement gratuits, sans attente de quoi que ce soit en retour. Ne serait-ce pas plutôt au sujet de la liberté intérieure qu’il faudrait travailler ? Suis-je libre d’une récompense sur le geste ou la parole que j’ai pu vivre ? Pourrions-nous d’ailleurs regarder un aspect particulier et simple de cette structure de récompense qui accompagne notre humanité : le remerciement ? Et si nous rentrions dans une culture du remerciement ? Combien de personne ne toucherions-nous pas par un simple merci ? Un vrai et simple merci ! 

Tout laisser ? Ou selon les traductions : tout quitter… Et quand nous regardons la liste de ce que nous avons à laisser, cela nous fait intérieurement trembler. Comment accepter de laisser des frères et sœurs, ses propres parents ? Des amis ? Et tout cela pour Jésus. Avec facilité, nous pourrions entreprendre de cantonner cet évangile aux seuls religieux. Mais même pour la vie consacrée, la perspective de « tout laisser » ne semble ni équilibrée ni responsable… Une petite astuce biblique nous servira peut-être pour mieux comprendre ce que Jésus veut nous dire. Revenons au livre de la Genèse, au moment où Dieu s’exprime à Abram : « quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, pour le pays que je te donnerai » (Gn 12, 1). En hébreu, les exégètes, par leurs précisions sur le texte, nous dévoilent une profonde signification : Dieu dit à Abram, « va, pour toi », et non pas « quitte » ton pays…, avec ce sens de quelque chose qui est profondément bon pour la personne. « Va, pour toi », « vers ce pays que je te ferai voir », avec ce sens d’un pays que Dieu montre déjà comme bon pour Abraham. Un pays qui attire et pour lequel nous avons envie de prendre les moyens d’y aller. De cela, nous pouvons conclure avec simplicité que la dimension de séparation n’est pas première, mais une conséquence. Revenons à notre évangile. L’aspect négatif du verbe « quitter », est ainsi remplacé par la dimension positive de ce qui m’attire et que je veux choisir de vivre. Et par voie de conséquence, nous voyons que cela entraîne non pas de « laisser tomber » nos proches, mais une possibilité de maturation des liens relationnels avec notre famille, avec nos proches. Choisir de suivre le Christ n’est pas réservé aux uniques prêtres ou religieux. Tout chrétien fait de sa vie une vie à la suite de Jésus. Cela entraîne la possibilité de faire murir, tout au long de notre vie, toutes nos relations personnelles, de les faire grandir à la lumière du Christ. Et principalement nos liens avec nos parents, nos frères et sœurs, et notre famille élargie, haut lieu d’évangélisation !

Frère Jean Bosco, c. s. j. 

L’éloge d’un malhonnête ?
Luc 16, 1-13
Dimanche 18 septembre 2016 - 25ème dimanche du temps ordinaire

 
Voilà bien une parabole gênante. Avec un exemple pareil, comment comprendre le Christ ? N’importe quel directeur de campagne lui aurait demandé de prendre un autre exemple, plus en conformité avec son enseignement moral. Seulement le Christ nous surprend, et de belle manière. Aussi étonnante soit cette parabole, 2000 ans plus tard, elle ne cesse d’interroger. Elle est d’ailleurs de celles sur lesquelles les pères de l’Eglise se sont le moins risqué… Alors est-ce ici l’éloge d’un malhonnête ?

1.     En situation d’urgence absolue.
Dans cette parabole, le gérant est dans une situation d’urgence absolue. Ce contexte nous permet donc de comprendre ce que vise Jésus. Il cherche à nous interroger. Sommes-nous conscients de l’urgence de vie dans laquelle nous nous trouvons ; ou l’argent, quel que soit sa forme, a-t-il déjà fait son effet ? Son effet de tromperie, son effet de nous détourner du bien véritable ? Et d’ailleurs, quel est-il, ce bien véritable, dans notre vie ? Saurions-nous exprimer en quelques mots ce à quoi nous tenons vraiment, et pourquoi ? Mais cette situation pleine de menaces pour ce gérant est surtout signe pour le Christ de ce temps d’attente qui est le nôtre à tous, ce temps d’attente du retour du Christ, la Parousie, et qui invite chacun à vivre un chemin de conversion. C’est le sens eschatologique de Jésus qui éclaire cette parabole. Si les habitudes de vie, les tromperies de l’argent sous toutes ses déclinaisons nous éloignent de la conscience de la fragilité de notre vie, le Christ ne veut pas non plus nous faire entrer dans des culpabilités malvenues. Il veut simplement nous bousculer. Qui peut dire qu’il maîtrise sa vie ? Si grande soit-elle, si forte soit-elle, notre vie reste fragile. Un rapide recul sur notre vie nous le montre déjà. Si la prudence nous invite à nous projeter avec responsabilité, le Christ nous propose surtout de sanctifier avec courage notre présent. Que vais-je choisir aujourd’hui ? Et cette semaine ? 

2.     L’ingéniosité.
Qu’il est impressionnant de voir à quel point en situation d’urgence, de conflits, de menaces, l’intelligence humaine est capable de déployer des trésors d’ingéniosité, soit au service de la survie, soit au service de la violence et de la haine. C’est de cette ingéniosité dont le Seigneur fait l’éloge. Conscient que notre vie est quoi qu’il arrive fragile et complexe, le Seigneur nous met en pleine lumière cette ingéniosité à laquelle il nous appelle dans les choix de notre vie de foi, de charité et d’espérance. Ingénieux dans la charité… Le Christ nous invite donc à assumer intelligemment la morale par une ingéniosité sans faille ! Cette ingéniosité, le Seigneur en montre un usage intéressant, c’est celui de la charité : « faites-vous des amis… » A notre tour, quels trésors d’ingéniosité pourrions-nous trouver pour renouveler nos liens avec nos parents, nos familles, nos proches, nos collègues ? Soyons ingénieux !

​Frère Jean Bosco, c. s. j.


Suis-je une brebis perdue ? 
Luc 15, 1-7
Dimanche 11 septembre 2016 - 2
4ème dimanche du temps ordinaire

La parabole de la brebis perdue pose deux problèmes et nous dévoile un très beau mystère. 
Mais avant de regarder les problèmes, rappelons-nous bien le contexte de cette parabole. Le Christ « fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ». Des gens insignifiants, marqués par le péché dans la complexité de leur vie humaine et spirituelle ! C’est pour présenter ce qu’Il vit auprès de ces pécheurs que Jésus donne cette première parabole. 

Revenons donc aux problèmes ! Le premier, c’est l’attitude de ce berger que le Christ décrit ici, elle semble complètement irresponsable. Il laisse 99 brebis pour aller en chercher une qui s’est perdue… Sans faire attention, nous pourrions rentrer dans une forme de compréhension irresponsable de la miséricorde. Comment entendre là un message du Christ pour nous ? Joachim Jeremias présente qu’à l’époque de Jésus, le comptage des brebis se faisait plutôt en fin d’après-midi, avant de pousser le troupeau dans un enclos (nous en trouvons une allusion en Jn 10) ou bien dans une grotte, c’est à dire dans un lieu dans lequel les brebis sont protégées. En s’apercevant qu’il en manque une, le berger donne son troupeau à la responsabilité du berger voisin, ou bien le parque dans une grotte, et part à sa recherche. La liturgie le dit si bien : « Tu n’abandonnes pas ton troupeau, Pasteur éternel ». Le Christ, par l’Eglise, est donc tout aussi présent auprès de nous en étant « en recherche » de celui qui est plus loin. Le Christ suscite toujours les personnes qu’il nous faut et pour le temps qu’il faut, afin que nous puissions grandir… Et puis, ne sommes-nous pas aussi un peu cette brebis « perdue » ? Quelles sont d'ailleurs les particularités de cette brebis pour que le berger se mette en quête d'elle ? 

Le second problème, c’est cette fameuse brebis perdue. Pourquoi est-elle si importante que le berger se mette à sa recherche ? Deux très belles raisons peuvent nous éclairer, que nous donne une nouvelle fois Joachim Jeremias : le simple fait qu’elle lui appartienne et qu’elle ne pourra pas, seule, rejoindre le troupeau, légitime sa recherche. Ce qui dévoile aussi le mystère de cette présence de Jesus auprès des pécheurs : nous appartenons au Christ, puisqu'Il nous à tous reçu du Père, et Il déploie tous les moyens pour nous aider à le rejoindre. L'amour du Christ et son engagement pour nous est à cette intensité. Une autre question se pose autour de cette brebis : pourquoi le berger est-il décrit comme étant « tout joyeux », alors qu'il porte la brebis ? Une brebis adulte pèse un poids plus que conséquent... Subir ce poids et être joyeux semble peu compatible. Cela nous dévoile aussi que malgré le poids de nos fautes le Christ nous porte dans la joie d'accompagner notre chemin de conversion. 

Le troisième point dévoile aussi un très beau trésor spirituel au travers du comportement de ce berger. "Il rassemble des amis et des voisins" pour qu'ils se réjouissent avec lui d'avoir retrouvé la brebis. Il met ses amis et ses proches dans les dispositions de louange, d'action de grâce et de joie. À la suite de Jésus nous voyons ici une grandeur de la vie chrétienne, celle de permettre à d'autre de s'associer à notre joie, et d'accepter avec simplicité de se réjouir de la joie profonde et vraie de ceux que le Seigneur met sur notre chemin. 

Cette parabole se termine sur cette fameuse remarque de Jésus : "Il y aura de la joie au ciel pour un pécheur qui se convertit plus que pour 99 justes qui n'ont pas besoin de conversion". Cela ne veut d'ailleurs pas dire qu'il n'y a pas de joie pour les 99 justes ! .... Mais au fait, qui sont les justes ? Et les pécheurs ? Et la conversion personnelle, en avons-nous besoin ?

Frere Jean Bosco, c. s. j.

Haïr son père, sa mère… pour être disciple du Christ ?
Luc 14, 25-33
Dimanche 4 septembre 2016 - 23ème dimanche du Temps Ordinaire 

 
De toute évidence, la parole du Christ peut poser problème. Aucune envie de suivre quelqu’un qui nous fait entrer dans la haine… Soit nous en restons à une lecture littérale et fondamentaliste, soit nous cherchons un peu plus… Saint Luc est le seul évangéliste d’origine païenne, et a probablement transcrit au mot à mot une terminologie hébraïque. Une petite remarque linguistique s’impose donc. En hébreu, le comparatif n’existe pas ; ainsi, pour dire que nous avons moins aimé quelque chose, c’est l’absolu du jugement qui est exprimé : je n’ai pas aimé. Ici, compte tenu du contexte, il ne s’agit pas d’un jugement absolu, mais d’un comparatif. Jésus propose donc à ses disciples de rentrer dans un amour plus profond pour lui. Nous pouvons alors noter une conséquence : un tel amour pour Jésus entraîne nécessairement des changements dans l’ensemble de nos liens, une maturation de nos liens « naturels », avec notre famille, et nos proches. Le lien d’amour avec le Christ n’ouvre donc pas l’ensemble de nos liens au malheur, mais éclaire et transforme et fait grandir ceux que nous avons avec notre famille, avec nos proches, et avec nous-même.
 
Aimer Jésus d’un amour de préférence à tout pour être son disciple, qu’est-ce que cela veut dire pour nous aujourd’hui ?… Notons ici aussi que le mot disciple tel qu’il est utilisé par Luc vient d’un verbe grec très riche « manthano », qui déploie une triple signification : le disciple est celui qui accroit sa connaissance, le disciple écoute, et le disciple apprend en pratiquant, en faisant. Voilà donc ce que nous pouvons vivre à la suite du Christ. Jésus écoute le Père, apprend tout de lui, et vit en serviteur de tous. A sa suite, nous pouvons vivre cela auprès de lui, mais aussi avec sagesse auprès de tous nos proches : mieux se connaître, écouter, et pratiquer… la charité pour servir. Alors nous vivrons en disciple du Christ, à l’école du Père. 

Frère Jean Bosco

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Nous sommes rassemblés autour d’une vision commune :
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